Pierre Marilly

24 ans, vit et travaille à Paris.

Pierre Marilly sélectionne, inventorie et classe des personnages et des objets, suivant des critères arbitraires dans la série Opéra, ou prédéfinis aux photographies de ses Contrefaçons (2005). Il se situe ainsi dans la lignée des photographes conceptuels tel que Jean-Luc Moulène.

Pierre Marilly photographie des accessoires de luxe caractéristiques de notre société de consommation. Exécute-t-il une commande ? Dans son studio, il reproduit une lumière, un cadrage et une définition, propres à l’imagerie publicitaire. Dans l’exposition, il présente ses photographies à l’horizontal, sur une table, rejouant ainsi, les stratégies de vente des grands magasins. Or, l’œuvre de Pierre Marilly n’est autre qu’une mascarade puisque tous les objets présentés sont des copies trouvées sur le marché noir. Le titre de la série et les légendes - telles que dénomination de l’objet, type de motif, prix d’achat à la sauvette, lieu d’achat - sont autant d’indices pour le spectateur. Sérialité, neutralité de la prise de vue et textes, ces clichés nous renvoient de façon triviale, aux inventaires policiers des objets de contrebandes. Cette série implique nécessairement une lecture à deux niveaux. D’une part, un constat social partant de l’objet et de la fascination qu’il exerce sur le spectateur et, d’autre part, la mise en abîme du médium même de la photographie.

La réflexion sur l’apparence introduite par ces « signes extérieurs de richesse » est concomitante avec celle sur l’apparence photographique, vision tronquée de la réalité.